dimanche 30 septembre 2007

Sentiments amicaux.

Ainsi donc Hedda porte maintenant un collier de soumission. Elle espère que c'est le dernier mais elle sait qu'on ne peut rien promettre dans ce monde volatile.
Des amis l'ont effacée de leur liste de relations, d'autres l'ignorent, et avec le temps, elle disparaîtra de leur second monde également. Elle se sent poussée vers ses propres extrêmes par ceux qui ne peuvent l'accepter dans toutes ses facettes.
D'autres continuent à lui envoyer des messages ou viennent la visiter dans sa nouvelle demeure.

Il lui faudra certainement quelque temps pour trouver l'équilibre de sa nouvelle deuxième vie.

En attendant, elle vous fait part de ses sentiments amicaux.

lundi 24 septembre 2007

Griefers.

Comment traduire le terme? Globalement par emm***, bien qu'il doit y avoir un terme dont l'utilisation puisse être possible sans faire sourciller. Il s'agit encore d'une de ces notions que les anglophones ont été les premiers à nommer et nous voilà bien démunis, sans mot pour désigner ceux dont le but est de vous imposer leur manière d'être. Dans un lieu où votre liberté ne devrait pas avoir de limite, la voilà qu'elle se heurte à ceux qui ont décidé que l'expression de leur liberté consiste à vous en priver.


Cela me rappelle une nouvelle de science-fiction dans laquelle on inventait un procédé simple, compact et gratuit pour reproduire n'importe quoi, y compris lui-même. Puisque tout était gratuit, puisque la nécessité du travail avait disparu, la liberté d'autrui était devenue le seul bien désirable, et, débarrassée de ses obligations économiques et de la structure qui les portait, l'humanité retournait à la barbarie de la loi du plus fort.

De cela il n'est pas question sur Second Life. Les propriétaires de terrain peuvent bannir, et il suffit aux individus de s'éloigner pour se mettre à l'abri des gêneurs. Quant à moi, seule sur mon île, j'en ai abaissé les barrières et autorisé à nouveau le libre accès. Je vais recourir à nouveau au bannissement individuel.

jeudi 20 septembre 2007

La Callas

A l'occasion du trentième anniversaire de la disparition de Maria Callas dans la solitude de son appartement parisien, Arte diffusait une évocation de sa vie. Sa relation avec sa mère, l'apprentissage de son art, son mari et agent dont je ne me rappelle pas le nom, et puis l'amour avec Onassis. Et en passant, Visconti, Pasolini, et beaucoup d'autres. Mais surtout la voix qui vous pénètre en dessous de la peau et dont les tonalités voyagent dans votre corps et vous touchent à l'endroit que vous attendiez le moins. Le sentiment est encore là, unique, des dizaines d'années plus tard, et aussi le lendemain, après une nuit qui aurait pu l'affadir et le transformer en bon souvenir.

Ne jamais être indifférente, même au risque de la blessure, toujours écouter, réagir, montrer que l'on sent.

Nota bene: Le premier mari de la Callas s'appelait Giovanni Battista Meneghini.

lundi 17 septembre 2007

Une vision méthodique et clinique.

J’étais avec Lauren au concert de Forsythe Whitfield (http://www.myspace.com/slbluesman) au Hummingbird Cafe, j’en frissonne encore. Non pas seulement à cause de la chaleur et du dynamisme de Lauren et du plaisir que j’éprouve à passer une soirée avec elle, mais aussi à cause du blues inspiré, de la guitare éloquente et de la voix envoutante du musicien, dans le cadre d’un des plus anciens endroits de concerts publics de Second Life.

Voila, j’ai commencé Life on The Screen, un bouquin de Sherry Turkle sur l’identité dans l’âge d’Internet (1995). Je viens de terminer The Second Self, où l’auteur montre que par sa versatilité et sa position aux frontières de l’inanimé, l’ordinateur nous invite à nous poser des questions sur nous-mêmes et notre place individuelle dans le réel, et que notre relation et notre usage de l’outil sont conditionnés par nos réponses à ces questions.

En parallèle, je vais relire Bartle, Players Who Suit MUD, un article célèbre où l’auteur crée une typologie des joueurs de MUD. Je me demande si cette typologie n’est pas transposable à Second Life. (oui oui, je sais, Second Life n’est PAS un jeu, je sais, on me l’a déjà dit, je ne l’oublie pas, je vous assure que cette distinction est claire dans mon esprit et je ne voudrais jamais me permettre d’imaginer autre chose … ) Je suis frappée par la similitude entre les ‘griefers’ sur Second Life et les ‘killers’ de Bartle, ce sont peut-être les mêmes personnes. De plus, je pense que ces ‘griefers’, ‘spammeurs’ et autres résidents dont l’action est ressentie de manière négative, sont une partie intégrante de ces communautés. Vouloir les en éradiquer – terme que j’ai rencontré dans un blog – serait équivalent à retirer un partie vitale de la communauté.

Un des aspects de ces résidents est le fait qu’ils profitent de tout ce qui est gratuit et n’investissent rien en retour. Les anglophones les appellent ‘Freeriders’ (ceux qui roulent gratuits) et ils font l’objet de nombreuses études. Voyez par exemple ce qu’on en dit à Stanford. (http://plato.stanford.edu/entries/free-rider/)

Le blues m’a toujours profondément touchée. Les images de concert de Janis Joplin sont parmi les plus impressionnantes que je connaisse. Les avatars de Seconde Life sont des robots limités qui ne peuvent pas manifester beaucoup d’émotion. C’est donc à leur animateur, de l’autre coté de l’écran, de transmettre par ses mots et ses attitudes, à travers leur apparence statique, toute la passion qui l’anime. C’est aussi à nous de déceler ces manifestations, de les écouter et de les encourager par nos réponses.

lundi 10 septembre 2007

Quoi de neuf.

Quoi de neuf ?



Je me suis mise au scripting. Tout est plus facile avec deux écrans, un sur Second Life et l'autre sur le portail de LSL. Je me fabrique un objet pour stocker et montrer mes photos. Le but est surtout de m'initier au langage, par simple curiosité.


Sinon, je participe à Tiny Empires. C'est une activité tout à fait improbable, je n'ose pas l'appeler un jeu. Vous participez à une structure pyramidale au vocabulaire médiéval, la personne à laquelle vous êtes vassalisée vous pompe 80% de vos ressources. Le meilleur moyen d'augmenter vos ressources est de trouver des vassaux, qui travailleront pour vous comme vous travaillez pour votre seigneur. Vos ressources sont allouées par un serveur central, des évènements fortuits vous permettent de les modifier, vous avez des décisions simples à prendre toutes les deux ou trois minutes. On ne peut pas mieux faire dans le cynisme et l'exploitation, mais certains d'entre nous y trouvent du plaisir. Après tout, c'est un moyen très réel de manifester sa dévotion.

Une fête très réussie au Forum, pour l'anniversaire du propriétaire fondateur. J'imagine que vous trouverez des détails sur le site. Depuis ma première visite il y a six ou sept mois, je suis toujours étonnée par l'amitié et le dynamisme de ce groupe. Ce n'est pas neuf, mais le sentiment est continuellement renouvelé.


Lauren Weyland, qui propose a one-woman show sur SL, a cmmencé un blog que je vous recommande. En anglais, rose, une vue originale à travers le regard d'une artiste de scène dans Second Life, http://laurenweyland.blogspot.com/.

mercredi 5 septembre 2007

Sociabilité.

Je passe tellement de temps sur mon Seconde Life, et en général sur mon ordinateur, que la plupart de mes contacts sociaux hors ma famille et mon travail, se déroulent online. Comme je ne bois pas et que je ne fume pas, les restaurants et les cafés sont petit à petit devenus pour moi des endroits d'inconfort ou d'ennui.
Un collègue me disait que j'avais perdu le vrai sens des relations humaines parce que je ne profitais plus de la convivialité des contacts réels. Qu'est ce qu'il en sait? Je lui parle, il est devant moi, ne suis-je pas conviviale ? Est-il convivial, de juger ainsi et de réduire mon expérience à la sienne, lui qui refuse tout usage de l'ordinateur hors d'un but professionnel ? Décidément, il doit y avoir une raison obscure derrière cet acharnement à considérer qu'un contact social qui passe par un ordinateur a moins de valeur qu'une rencontre en chair et en os.

Un des arguments de mon collègue est que les gens s'inventent des vies sur les messageries, alors qu'ils ne peuvent mentir quand on peut les voir et les toucher. Ah bon ? Comme quoi, brusquement, en comparaison avec le riche imaginaire que certains déploient sur les écrans, la vie réelle ne contient que l'image pure de la vérité sans voile ? Il était temps qu'on me le fasse savoir.
Et avec qui puis-je parler du film de Todd Haynes sur Dylan, de la station polaire belge ou des livres de Sherry Turkle ? Pas avec lui. Ou de ma deuxième vie ? Je vous laisse deviner.