vendredi 5 décembre 2008

La réalité rejoint la virtualité.

La réalité devient plus forte que la virtualité. En effet, le constructeur de GSM Nokia va proposer un appareil qui saura où vous êtes, où les membres de votre cercle d’amis se trouvent et ce qu’ils font : ils apparaitront sur une carte dynamique. … Ce sera à chacun de déterminer qui il veut accepter dans son groupe et dans le groupe de qui il veut être intégré. (Le Soir d’aujourd’hui, p 21)

Plus fort, on pourra automatiquement recevoir des informations sur l’endroit où on se trouve simplement en pointant l’appareil sur un monument remarquable. Un peu comme déposer le curseur sur un prim, quoi ?

Ce qui pourrait nous faire penser que Second Life n’est pas un laboratoire qui étudie la vie virtuelle, mais plutôt un laboratoire qui étudie la vie réelle. Second Life est un lieu privilégié dans lequel on peut examiner les attitudes des participants en face de conséquences du progrès technologique. Comme nos sentiments dans le monde virtuel sont les mêmes que dans le monde réel, on peut mettre les gens face à des situations inédites et regarder le niveau d’acceptation d’applications et l’adaptation des participants à ces applications.

Parlant de gadgets, je viens d’installer sur mon avatar l’outil Tokon, d’Xcite. Je n’ai jamais été intéressée par les produits principaux de cette firme, j’ai toujours trouvé qu’ils évitaient à leurs utilisateurs de devoir faire preuve d’imagination et de sensibilité. Tokon se propose d’être une interface de contrôle dans une relation d’échange de pouvoir, interface souple et dynamique ambitionnant de couvrir une large gamme de situations. L’installation est facile, vous êtes guidés par une série d’écrans clairs et aux fonctionnalités limitées. J’ai été plutôt épatée par l’outil de positionnement, qui permet de créer et de modifier les attitudes (‘poses’) de l’avatar. Plus sur le sujet, et sur d’autres, plus tard, si j’y suis autorisée.

jeudi 22 mai 2008

Thélème

Une nouvelle île flotte dans l’océan virtuel de Second Life, Theleme (lisez et prononcez Thélème). Nommée suivant l’abbaye créée par Gargantua, elle se veut un lieu d’expérience et havre de paix. Les trois propriétaires vont découvrir le monde passionnant de la gestion d’île. C’était déjà très chouette sur la Croix du Sud, mais le nombre limité de primitives d’une Sim Openspace devenait un obstacle. Merci à Kerunix Flan de nous avoir accueillis et aidés pendant tout ce temps.

Donc, venez nous visiter … Il n’y a rien à voir, mais vous êtes les bienvenus.

Il y a d’ailleurs beaucoup de chances que nous voyions plus de belges, la chaîne francophone publique de télévision a parlé de Seconde Life hier soir. Quelques points positifs, par exemple Seconde Life était décrit comme difficile d’accès. Réalisme aussi dans la description des frais qu’entraînent la fréquentation. On n’a pas évité le discours sur la soi-disant omniprésence du sexe , allant jusqu’à décrire un viol d’avatar. Par contre, les participants à l’émission ont bien insisté sur le fait que les sentiments éveillés par la présence dans un monde virtuel sont eux bien réels.

jeudi 15 mai 2008

Messages Instantanés.

Depuis quelques semaines, je suis l’esclave dévouée d’une Maîtresse délicieuse. Je n’en dirai pas plus, si vous êtes intéressés par la connaître, tout est dans le profil de mon avatar. Comme d’habitude, les mots sont banals pour décrire ce genre d’interaction, les mêmes poncifs usés ont été reproduits des milliers de fois dans un nombre incalculable de textes. Tout ce qui a été dit sur toutes les Maîtresses du monde peut être utilisé à son sujet. Vous avez donc le choix de la littérature. Amusez vous.

Restrained Life, le client Seconde Life développé par Marine Keller, est l’outil que nous utilisons pour gérer les aspects pratiques de notre relation. On a beaucoup écrit sur ce client, il y a encore des gens qui trouvent que cela ne rajoute rien à leur relation, et qu’il tourne les soumis en robot. Débats, débats ! mais pas avec moi.

Les IMs peuvent être interdits, et dans mon cas, ils le sont. Si vous désirez que le nom de votre avatar soit sur la liste des exceptions, faites-en la demande à la personne qui a les droits sur cette liste.

Moi, j’adore. Non pas parce que vos IMs m’ennuient, mais parce qu’ils me divisent. Je peux être une en chat et une dans chaque fenêtre de dialogue instantané. En être privée signifie que je suis à nouveau unique, que je tiens un dialogue, et que ce dialogue est ouvert à tous. Unique, donc, et transparente, quel bonheur, merci Maîtresse, merci Restrained Life.

Un autre aspect positif est l’effort que nous devons faire pour nous parler. Il nous faut nous déplacer, il faut une coordination de volontés, nous sommes à nouveau amenés à nous rencontrer, à avoir la possibilité de se voir et de s’entendre, amis retrouvés et réconciliés.

jeudi 27 mars 2008

La fin est proche.

Bonjour, je me promène, j’écoute et je regarde. Je lis des textes érotiques qu’on m’envoie, j’entends des bruits bizarres, des gens qui veulent nous faire ressentir leurs angoisses, la fin est proche, mais je n’entends que cela depuis 15 mois et la fin n’arrive pas. La fin, ca m’ennuierait, j’ai beaucoup investi dans Second Life, très passivement, et certainement beaucoup moins que de nombreux créateurs et entrepreneurs. Tous ceux qui attendent en frémissant l’écroulement de ce qu’ils ont adoré me font penser à des enfants frustrés de ne pas avoir pu saisir leur part du gâteau. Alors ils disent que le gâteau n’est pas aussi bon qu’il y parait et que finalement il n’y a pas eu de gâteau du tout, et que ceux qui croient en son existence sont des naïfs, des fous ou des victimes d’un complot. Je conseillerais à ces fous de continuer à s’amuser, à créer et à entreprendre. Et si un jour les désirs des faux prophètes se réalisent, au moins nous y aurons pris du plaisir.

mardi 18 mars 2008

Tagaclop

Allez Luya ! Les sims légères doublent leur nombre de primitives, passant de 1875 à 3750. J’utilise ma part pour monter une ébauche de ferme pour pony-girls. Une étable, un slalom et quelques obstacles. Toutes et tous sont les bienvenus. Ne confondez pas avec la ferme de ma sœur, sur la même sim, qui est destinée à des ‘vrais’ chevaux, que vous pouvez d’ailleurs admirer dans les pâtures.

mardi 11 mars 2008

Oops

Mon dernier texte - supprimé - comportait une grossière erreur. La pièce de théâtre à laquelle j'ai assisté n'était associée en rien avec ce que je pensais. Donc mes sincères excuses et mes promesses de plus de rigueur dans le contenu de mes messages.

vendredi 7 mars 2008

La raison.

Soumis
Battu
Humilié
Emprisonné
Sanglé
Ensanglanté
Couvert de chaînes
Enfoui dans le latex
Bâillonné
Aveuglé
Cagoulé
Menotté
Fouetté
Cravaché
Pincé
Piqué
Coupé
Rasé, épilé même
Caché dans des caves profondes
Isolé dans des chambres closes
Encagé
Etiré
Compressé
Ecrasé
Tordu
Brulé
Electrocuté
Plongé dans l’eau glaciale
Menacé par les flammes
Source de pleurs, cris, hurlements, soupirs, prières et supplications
Mais quel est ce corps que l’on traite de cette manière ?
Qu’a-t-il fait pour mériter cela ?
Que doit-il faire pour obtenir le pardon ?

mardi 4 mars 2008

Leonor Fini

Histoire d’O m’a beaucoup impressionnée. Le roman, pas le film qui est une édulcoration.


Le livre raconte l’apprentissage en esclavage – il ne s’agit pas de soumission – d’une jeune femme. Les deux fins ajoutées postérieurement sont terriblement noires, mais à mon avis rendent bien compte de la réalité qui s’offre aux femmes tentées par l’expérience.

Pour ma mémoire, je note ici qu’une des scènes du roman est empruntée à la vie d’une femme proche des surréalistes, Leonor Fini.

lundi 3 mars 2008

L'imagination au pouvoir.

Les avatars révèlent énormément sur nous-mêmes. Ils ne sont pas des créatures de notre imaginaire dans le sens que cet imaginaire serait une partie de nous même qui serait séparée de notre personne, active seulement quand on la sollicite. Et maintenant on dit que … Ce n’est pas comme cela que nous fonctionnons, nous n’avons pas cette liberté de faire abstraction d’éléments constitutifs de notre personne. Ou alors, l’imaginaire est une fonction qui utilise un fond d’images sur lesquelles nous n’avons qu’un contrôle limité, pour ce qui est de la création et de l’effacement de ces images. Je laisse aux psychologues et visiteurs scientifiques le soin d’expliquer la nature de l’imaginaire, s’ils le veulent et s’ils le peuvent. Mon propos est simplement d’affirmer son caractère permanent et impérieux.

C’est ainsi que la création d’avatars est soumise à d’autres lois que celles de la beauté ou la fonctionnalité. Comme ils sont chargés de nous représenter, ils sont énormément chargés de signification. Au-delà des attributs dont on les affuble – cuirs sexy pour les dominants, colliers pour les soumis par exemple – on convoie à travers d’eux toute une série de messages sur la manière dont on perçoit ce qu’on désire représenter. Rien, absolument rien n’est gratuit dans un avatar, gratuit dans le sens de dépourvu de signification. Puisqu’on en a le contrôle total sur leur apparence, tout est intentionnel, que cette intention soit consciente ou non.

J’ai déjà critiqué le format humanoïde des avatars. La structure même de SL est déjà chargée de messages qui déterminent les rapports sociaux qui peuvent s’y développer. Tous ces modèles, celui de Linden Lab, ceux de chaque individu, se rencontrent sur des terrains de connaissance où ils reproduisent leurs comportements standards. Il faudrait d’ailleurs voir si la population des résidents de Second Life ne suit pas les constatations de Bartles (Players who suit MUD, http://www.mud.co.uk/richard/hcds.htm)

Second Life est une vision de notre monde, dans une autre perspective. Il permet d’observer les activités humaines et d’y participer en mettant l’accent sur certains éléments et en négligeant d’autres, mettant en lumière des conceptions et des approches de notre vie qui autrement resteraient occultées pour certains.

mardi 26 février 2008

Vous avez le choix.

  • Une forme modifiable.
  • Une ‘skin’ standard.
  • Un collier de domination.
  • Une combinaison en latex. Semi-transparente. Parfois la forme est livrée avec la combinaison. Les formes sont accentuées.
  • Une cagoule en latex. C’est généralement une ‘skin’.
  • Un harnais.
  • Un corset.
  • Des baillons – il en existe de différents types, je ne vais pas vous apprendre cela. Les baillons baveux sont particulièrement désagréables à porter. Un filet de salive coule en permanence de la bouche de la victime. Naturellement, ce que vous tapez dans la fenêtre de conversation est incompréhensible.
  • Un bandeau pour les yeux. Quand il est activé, seuls les éléments de l’interface apparaissent sur votre écran, sur fond noir.
  • Des liens pour les bras. Ce sont de lourdes armatures qui immobilisent les bras, généralement dans le dos. Leur seul désavantage est qu’ils nécessitent d’être modifié suivant la forme du porteur.
  • Des chaussures à (très) haut-talons.
  • Des menottes pour chevilles et pieds. Il y en a aussi qui se mettent au niveau des biceps et des cuisses, ajoutant de la variété dans le choix des positions de la soumise.
  • Des scripts additionnels pour le collier. Forcer le soumis en vue suggestive, contrôler son vocabulaire ou la longueur de ses phrases, l’empêcher d’utiliser son inventaire ou d’agir sur l’environnement …
  • Le client Restrained Life.


Ou

  • Une jolie forme.
  • Un choix de ‘skin’ de bonne qualité.
  • Un collier de domination.
  • Un vaste choix de vêtements de modistes renommés, quelques uns adaptés au goût du propriétaire du collier.
  • Un vaste choix de coiffures.
  • Un vaste choix de chaussures.
  • Un vaste choix de bijoux.
  • Quelques attitudes complémentaires.

lundi 18 février 2008

Vertiges sauvages

J’ai un mal de tête effroyable, ma journée en est complètement gâchée. C’est probablement du au pic de pollution sur la ville où je travaille. Dans Second Life, l’air est toujours pur mais cela ne nous aide pas à respirer mieux.

Ou alors, ce mal de tête est du à une ingestion abusive de psytrance, dark ou pas, progressive ou hard … ce ne sont pas des alcools ou des substances interdites, mais des genres musicaux que je n’avais jamais pratiqués auparavant et dans lesquels je suis maintenant immergée jusqu’au dessus des oreilles. L’enthousiasme m’a probablement fait dépasser mes limites naturelles.

Vous ne connaissez pas ? Dans ce cas, rendez vous sur Wild Vertigo, une sim proche de l’Area 51 et de Gaia, au club SFX. Vous y rencontrerez pratiquement tous les soirs les meilleurs Live DJ du genre. Je sais, ça vous étonne, moi aussi, raison de plus pour venir voir.

Tout simplement, enlevez votre casque à intervalles réguliers, et écoutez le silence de votre première vie.

jeudi 7 février 2008

Caractère de la Croix du Sud.

La Croix du Sud est une petite sim pas loin de Gaia. Je la partage avec deux autres personnes. D’autres amis ont la possibilité d’y construire. Elle ne compte que 1800 primitives, mais il y en a encore 500 de libres, c’est pour vous dire que l’activité n’y est pas fébrile.

Elle est décorée sommairement. Peu de relief, comme le plat pays d’où proviennent ses habitants, quelques arbres, l’arbre maison de mes colocataires, et ma maison sur pilotis … décidément nous aimons nous tenir à distance de ce sol qui nous accueille. Quelques routes aussi. On devrait pouvoir y installer un accès maritime ou fluvial, il faudrait que je regarde comment nous connecter à d’éventuelles voies d’eau chez nos voisins.

La sim est très proche du point d’entrée fort fréquenté de Gaia ; donc nous avons de nombreux visiteurs, souvent des débutants un peu paumés, et qui ne restent jamais longtemps. Pas moyen de construire, pas de magasins … pas d’attrait touristique. Quelques personnes ont repérés l’endroit et l’apprécient pour son calme. Tous sont les bienvenus. Chaque résident a ses qualités de patience et d’endurance. Moi, rien ne m’énerve plus que les visiteurs qui m’ignorent. Si ils sont actifs et ne répondent pas à mes salutations dans un délai raisonnable, *poof* bannis... et les bans ne sont jamais levés. Parfois, la patience collective est à bout et nous fermons la sim, le temps de souffler.

Le point d’entrée, au centre exact de la sim, est décoré par un monolithe noir à l’image de celui qui apprend la technologie aux singes dans le film de Kubrick, l’Odyssée de l’Espace. Nous sommes en 2008, et la promesse n’a pas été tenue, nous sommes encore seuls et toujours aussi violents les uns avec les autres.

mardi 5 février 2008

Rencontre avec une pony-girl.

Il y a quelques jours – ou plus longtemps peut-être –une personne charmante est arrivée au Forum, équipée en pony girl. Dans son profil, elle décrivait son activité de pony-girl en première vie, photos à l’appui, et une conversation agréable et fluide s’est rapidement développée.
Hmm, je trouve les pony-girl formidables. Je vois deux difficultés principales à cette activité.
Elle nécessite un espace privé considérable … ne pensez pas que vous pourrez vous faire tirer en buggy par votre pony-girl favorite dans les forêts ardennaises.
Et puis, il faut quand même des aptitudes physiques, non ? Tirer un poids de 70 kilos (plus le poids du buggy) sur des routes inconfortables, sanglée et bridée, ça doit demander des muscles puissants et une structure osseuse solide, ainsi que des articulations souples.
Mais bon, me répond t'elle, l’activité de la pony-girl n’est pas limitée à cela. Etes-vous émue quand vous êtes sanglée et bridée, quand on vous met un harnais ? Aimez-vous être promenée à la traîne ? Et la caresse de la cravache ? Vous pouvez vous limiter à ces activités. Il n’y a aucune raison de vous forcer à des performances dont votre corps est incapable. L’important n’est pas de vous conformer à une image, mais bien de ressentir du plaisir. Vous êtes la pony-girl que vous désirez être.

lundi 4 février 2008

Réponse à A&C

Qu'est-ce qui vous a fait choisir le statut d'esclave?
C’est une pulsion assez profonde. Je me suis toujours senti une âme de soumise, un désir de me fondre dans la force et la présence de quelqu’un d’autre et de lui appartenir complètement. Tellement complètement que j’ai assimilé ce sentiment –d’une manière très romantique – à l’idée d’appartenance, de complète dépendance, dont on ne trouve d’équivalence que dans l’esclavage. Je suis tout à fait consciente que l’esclavage tel qu’il existe ou a existé dans le monde réel n’a rien à voir avec ce sentiment romantique. L’esclave ne fait pas don de soi mais est réduit à une condition qu’il ne désire pas et dont souvent seule la mort le libère.

Qu'est-ce qui vous a amené à le vivre plutôt dans Second Life que dans la vie courante?
La vie réelle et ses charges ont toujours eu la première main sur la réalisation de mon sentiment romantique. Je mène une vie active, nous travaillons tous les deux, nous avons deux enfants. De plus, je n’ai manifesté mon désir qu’assez tardivement, à la grande surprise de mon conjoint, et je le remercie pour sa patience et la qualité de son écoute devant une demande aussi extravagante. Nous n’avons pas réussi à intégrer ce statut dans notre vie quotidienne pour plusieurs raisons. Une esclave est une personne extraordinairement dépendante. Elle demande une attention que mon conjoint ne peut fournir. L’éducation que nous donnons à nos enfants, tournée strictement vers la prise en charge de soi-même, la responsabilisation individuelle en vue d’une autonomie la plus complète possible et le respect des sentiments d’autrui, est tout à fait incompatible avec le maintien d’une esclave dans la maison. Et ce n’est pas discutable. Second Life présente une alternative viable pour plusieurs raisons. C’est sans danger physique. Ensuite, mon désir rencontre et se nourrit du désir d’autrui, certainement de manière plus efficace et plus réaliste que si j’avais été enfermée dans ma maison. J’échange avec d’autres personnes qui amènent leurs propres réponses à des questions similaires aux miennes ou à leurs propres questions. Enfin, je peux assurer la continuité des relations avec ceux qui ne partagent pas mon désir et continuer à assumer les responsabilités que j’ai prises avant que j’aie l’ambition de réaliser ce statut dans la vie réelle.

Les sentiments que vous éprouvez à être esclave ont ils une répercussion sur votre quotidien réel?
Oui, évidement. Mon désir n’est plus un poids que je porte, une croix. C’est devenu une part vivante et active de ma personne, et à ce titre, participe à mon quotidien.

Ne ressentez-vous pas de frustration? N'avez-vous pas la pulsion de vous offrir en esclavage physiquement?
Oui, bien sur, mon avenir est ouvert.

mardi 22 janvier 2008

Dans la cage.

Ma condition d’esclave encagée est en contradiction profonde avec mon esprit rationnel. J’ai honte de me connecter à ma machine hyper moderne, et d’utiliser les ressources d’Internet pour admirer mon avatar immobile et nu dans un espace minuscule alors que je pourrais, que je devrais, parcourir les espaces virtuels infinis ou m’ouvrir à de nouveaux contacts. J’en parlais hier soir à une des deux personnes avec laquelle je suis autorisée à bavarder. Elle m’a répondu avec le bon sens naturel que je lui admire tant, que ce devait être une part de la quête que j’avais entamée.

Comme prétexte pour continuer l’expérience, j’ai constaté hier soir que je pouvais créer des objets. Je pourrais donc utiliser le temps dans la cage à développer mes connaissances dans la manipulation des micros-prims ou dans la programmation d’objets.

jeudi 17 janvier 2008

Hors de la cage.

La présence d’une cage autour de moi n’aiguise pas ma perception de l’environnement de Second Life. Tout ce que je peux faire, c’est constater l’efficacité du confinement. Maîtresse m’a laissé deux possibilités de contacts en message instantané, outre elle-même et Txiki. L’une de ces deux amies refuse d’utiliser ce canal de communication car notre conversation peut être lue par d’autres personnes qu’elle et moi. Hier soir, j’ai été autorisée à quitter ma cage, à m’habiller et à me promener seule. J’ai retrouvé ma garde-robe avec beaucoup de plaisir, et après un peu de recherche et d’hésitations, j’ai opté pour un ensemble léger de chez Dutch Touch, avec des dingos de DrawMachine et mes lunettes Primoptic. J’ai un peu erré à la recherche de mes amis. Comme ma liste de contacts est vide, j’ai visité les lieux qu’ils fréquentent habituellement, sans beaucoup de succès. Finalement, j’ai retrouvé mon deuxième contact. Nous avons bavardé puis notre rencontre a été interrompue par ses activités. Ensuite, je suis allée jeter un coup d’œil sur le terrain que je loue, tout semblait en ordre, et je suis rentrée à l’appartement qui abrite ma cage. La prochaine fois, j’irai visiter les magasins, mais je n’y voyais aucun intérêt hier soir.

Me retrouver de nouveau dans mes vêtements de ville, ne portant plus comme signe de soumission qu’un léger collier qui pourrait très bien passer pour un bijou, m’a fait énormément plaisir. Je trouve qu’il n’y a rien de plus laid que ces lourdes étraves que les soumis et esclaves ou leur dominant trouvent nécessaires de porter 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Je pense que la présence d’une personne soignée et bien habillée doit être plus satisfaisante que la vision d’un corps dont chaque articulation est couverte de métal ou de cuir. On s’imagine les bruits durs et secs qui accompagnent les mouvements, le contact froid de ces objets quand on la touche. Rien de bien attirant. Difficile d’emmener une personne ainsi décorée dans un endroit neutre. Les soumis se trouvent donc confinés dans les cages ou les dongeons, et n’ont jamais le plaisir d’accompagner leurs amants au concert ou à la rencontre de gens qui pourraient être choqués par l’affichage d’outils de domination.

Je comprends que le soumis aussi bien que le dominant apprécient ces marques extérieures qui renforcent leur immersion dans leurs rôles respectifs. Mais d’autres moyens existent. Tout d’abord un choix d’attitudes. On privilégiera les poses d’attente ou d’écoute. Pas de bras croisés sur la poitrine, mais les mains jointes derrière le dos, par exemple. On peut ouvrir les portes et s’effacer, attendre que le Maître ou la Maîtresse s’asseye avant de s’asseoir soi-même, ou tout simplement rester debout derrière son siège. Rester en léger retrait, le suivre quand il se déplace. Ne pas parler en premier, mettre le Maître ou la Maîtresse en avant par une attitude délicate, réfléchie et sensible. Ne pas perdre une occasion de lui démontrer silencieusement son attachement et sa dévotion, à lui seul, à elle seule, qu’il ou elle soit la personne unique dans la foule.

mercredi 9 janvier 2008

Lettre à Maîtresse.

Maîtresse adorée,

Me voilà à nouveau dans la routine quotidienne après une période pleine de bouleversements.

C'est avec beaucoup d'émotion que j'écris ces lignes. je cherche depuis longtemps une occasion d'explorer le niveau de soumission et de contrôle que vous offrez. C'est une aventure qui inclut de nombreux éléments, et la balance de ces éléments contribue à son succès.

Quels sont mes sentiments ... C'est un mélange d'appréhension et d'enthousiasme. L'enthousiasme de pouvoir vous appartenir et d'avoir cette chance de vous satisfaire et de vous plaire. Appréhension d'échouer naturellement et de perdre votre intérêt. C'est le sentiment auquel ceux qui font ces expériences de soumission semblent ne pouvoir échapper, au point qu'il paraît inhérent à l'expérience. Tellement inhérent qu'on le guette, et on se réjouit de son apparition car il semble un signe que la soumission est effective.

J'aspire à un niveau élevé de dépendance.

Le plus spectaculaire est l'absence de liberté de mouvement. Caricia (Txiki) est venue une ou deux fois chaque jour pour me sortir de ma cage et éventuellement m'offrir une ballade. Elle effectuait cette tâche avec beaucoup de soin et d'attention pour les détails, préparant votre esclave et l'environnement de manière à ce que tout soit en ordre pour votre prochaine visite. Elle ne négligeait aucun détail, même la gentillesse et la chaleur humaine. Si elle m'autorisait à changer de vêtements, elle s'assurait avant de partir que j'étais habillée pour vous plaire ('vestite adecuamente cielo'). Une autre fois, elle est partie pour une heure, me laissant seule dans l'appartement. Je m'y suis promenée, incapable de me téléporter, et j'ai attendu son retour, ses bons soins et l'encagement. Je cherche dans mon vocabulaire espagnol limité les moyens de lui offrir une réponse à la hauteur de son dévouement.

Les IM sont un moyen de s'échapper. Peu importe d'être encagée si on peut bavarder avec n'importe qui. La limitation des IM renforce le sentiment de dépendance, la possibilité de communiquer par IM réduit considérablement l'impact du confinement.

Le choix de l'apparence est aussi un élément important. Avant de mettre votre collier, je ne portais jamais les mêmes vêtements deux jours de suite. Je changeais de style suivant mon humeur, des pieds à la tête, peau et cheveux y compris - mais jamais la stature. Mes goûts allaient généralement vers une apparence très soignée et très sobre. Au moment de vous rencontrer, je commençais à explorer des mélanges de cuirs ou de latex avec du tissu, et avec des éléments très colorés pour donner une touche non conformiste et provocante. Les accessoires également étaient choisis soigneusement. Le costume que vous me faites porter, avec son style frustre et sa texture primitive, est en opposition totale avec mon style habituel.

L'interaction avec vous est évidement le moment central de l'expérience. Votre absence et les conditions d'existence de votre esclave pendant votre absence ne servent qu'à préparer les moments où votre esclave vous sert. Tout cela ne sert qu'à ceci, c'est votre présence qui donne tout son sens à l'existence de votre esclave. C'est pendant ces instants qu'elle peut comprendre ce que vous désirez, qu'elle peut agir pour votre satisfaction et vous convaincre de lui garder votre intérêt. Vous êtes le centre de la vie de l'esclave et ce n'est qu'en face de vous qu'elle peut le prouver.

Ma difficulté est de montrer ma dévotion d'une manière qui vous est acceptable. Je ne vous connais pas, je suis obligée d'improviser. Comme vous ne m'autorisez pas à changer de position, je ne peux que guetter chaque moment où je peux utiliser le peu d'initiative qui m'est laissée pour essayer de vous plaire et de comprendre comment vous plaire. C'est une tension de chaque moment, ces moments sont rares, et j'essaie de les exploiter au maximum.

Hier soir, emmenée dans vos lieux favoris, j'étais la plus heureuse des esclaves, exhibée à la laisse comme un animal de compagnie et contribuant, je l'espère, à votre fierté et à votre plaisir.

Il me serait plus facile de vous servir et de vous monter ma dévotion si vous m'expliquiez comment le faire. De même, je serais enchantée de connaître vos sentiments de la même manière que je vous révèle les miens. J'ai aussi besoin d'être rassurée sur la manière dont je remplis mon rôle, mais comme je vous l'ai expliqué, je pense que c'est un sentiment commun à tous les soumis, à la limite de la manipulation ('topping from bottom'). Comme je me refuse à essayer de vous manipuler, je reste, Maîtresse, votre esclave dévouée et dans l'attente, avide de disparaître dans les manifestations de votre volonté.

Hedda.


Publiée avec Sa permission.

jeudi 3 janvier 2008

L'aventure continue ...

Je me suis donc trouvée quelques jours à l'étranger, à Paris pour tout vous dire, et j'ai fait provision de lecture pour m'éclaircir les idées. Me voilà en train d'explorer le sens et la valeur de l'image, principalement pour deux raisons. La première est liée à la photographie, un art que je pratique avec beaucoup de plaisir, et la seconde est liée à Second Life parce que je pense que l'avatar est une image, une représentation de notre réalité. Est-il possible que l'on puisse utiliser les méthodes d'analyse de l'image pour l'analyse des mondes virtuels et de leurs parties ? Vous le saurez peut-être en lisant la suite de mes aventures, ou qui sait? en y participant.


C'est une personne curieuse, italienne, Romaine. Je l'ai vue avoir une conversation en latin dans Second Life, une conversation qui semblait fonctionner aussi bien qu'une autre dans une langue vivante, mais les protagonistes n'en connaissaient pas une commune. Elle a une esclave espagnole. Que tal, Ciao, Gracias ou Grazie, la confusion est possible, autorisée, probablement entretenue.


Le programme client de Second Life peut être altéré de différentes manières et à différents niveaux. Nous connaissons tous les scripts, qui sont en aval du client. Le client tel que Linden l'a pensé est intact, vous pouvez modifier certains comportements d'objets car il vous en laisse la possibilité. Un autre modèle est First Look qui ajoute au client standard des possibilités graphiques exceptionnelles pour ceux d'entre nous dont les cartes graphiques sont capables de les reproduire. Et aussi le client Real Restraint qui permet au dominant d'enlever à son soumis la possibilité de communiquer par messages instantanés, ou de se télé porter, ou même de retirer des objets attachés à son avatar. La voilà, la cage sure et la prison hermétique. La solitude vraie et la dépendance totale.

Mes meilleurs voeux pour 2008.