mardi 22 janvier 2008

Dans la cage.

Ma condition d’esclave encagée est en contradiction profonde avec mon esprit rationnel. J’ai honte de me connecter à ma machine hyper moderne, et d’utiliser les ressources d’Internet pour admirer mon avatar immobile et nu dans un espace minuscule alors que je pourrais, que je devrais, parcourir les espaces virtuels infinis ou m’ouvrir à de nouveaux contacts. J’en parlais hier soir à une des deux personnes avec laquelle je suis autorisée à bavarder. Elle m’a répondu avec le bon sens naturel que je lui admire tant, que ce devait être une part de la quête que j’avais entamée.

Comme prétexte pour continuer l’expérience, j’ai constaté hier soir que je pouvais créer des objets. Je pourrais donc utiliser le temps dans la cage à développer mes connaissances dans la manipulation des micros-prims ou dans la programmation d’objets.

jeudi 17 janvier 2008

Hors de la cage.

La présence d’une cage autour de moi n’aiguise pas ma perception de l’environnement de Second Life. Tout ce que je peux faire, c’est constater l’efficacité du confinement. Maîtresse m’a laissé deux possibilités de contacts en message instantané, outre elle-même et Txiki. L’une de ces deux amies refuse d’utiliser ce canal de communication car notre conversation peut être lue par d’autres personnes qu’elle et moi. Hier soir, j’ai été autorisée à quitter ma cage, à m’habiller et à me promener seule. J’ai retrouvé ma garde-robe avec beaucoup de plaisir, et après un peu de recherche et d’hésitations, j’ai opté pour un ensemble léger de chez Dutch Touch, avec des dingos de DrawMachine et mes lunettes Primoptic. J’ai un peu erré à la recherche de mes amis. Comme ma liste de contacts est vide, j’ai visité les lieux qu’ils fréquentent habituellement, sans beaucoup de succès. Finalement, j’ai retrouvé mon deuxième contact. Nous avons bavardé puis notre rencontre a été interrompue par ses activités. Ensuite, je suis allée jeter un coup d’œil sur le terrain que je loue, tout semblait en ordre, et je suis rentrée à l’appartement qui abrite ma cage. La prochaine fois, j’irai visiter les magasins, mais je n’y voyais aucun intérêt hier soir.

Me retrouver de nouveau dans mes vêtements de ville, ne portant plus comme signe de soumission qu’un léger collier qui pourrait très bien passer pour un bijou, m’a fait énormément plaisir. Je trouve qu’il n’y a rien de plus laid que ces lourdes étraves que les soumis et esclaves ou leur dominant trouvent nécessaires de porter 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Je pense que la présence d’une personne soignée et bien habillée doit être plus satisfaisante que la vision d’un corps dont chaque articulation est couverte de métal ou de cuir. On s’imagine les bruits durs et secs qui accompagnent les mouvements, le contact froid de ces objets quand on la touche. Rien de bien attirant. Difficile d’emmener une personne ainsi décorée dans un endroit neutre. Les soumis se trouvent donc confinés dans les cages ou les dongeons, et n’ont jamais le plaisir d’accompagner leurs amants au concert ou à la rencontre de gens qui pourraient être choqués par l’affichage d’outils de domination.

Je comprends que le soumis aussi bien que le dominant apprécient ces marques extérieures qui renforcent leur immersion dans leurs rôles respectifs. Mais d’autres moyens existent. Tout d’abord un choix d’attitudes. On privilégiera les poses d’attente ou d’écoute. Pas de bras croisés sur la poitrine, mais les mains jointes derrière le dos, par exemple. On peut ouvrir les portes et s’effacer, attendre que le Maître ou la Maîtresse s’asseye avant de s’asseoir soi-même, ou tout simplement rester debout derrière son siège. Rester en léger retrait, le suivre quand il se déplace. Ne pas parler en premier, mettre le Maître ou la Maîtresse en avant par une attitude délicate, réfléchie et sensible. Ne pas perdre une occasion de lui démontrer silencieusement son attachement et sa dévotion, à lui seul, à elle seule, qu’il ou elle soit la personne unique dans la foule.

mercredi 9 janvier 2008

Lettre à Maîtresse.

Maîtresse adorée,

Me voilà à nouveau dans la routine quotidienne après une période pleine de bouleversements.

C'est avec beaucoup d'émotion que j'écris ces lignes. je cherche depuis longtemps une occasion d'explorer le niveau de soumission et de contrôle que vous offrez. C'est une aventure qui inclut de nombreux éléments, et la balance de ces éléments contribue à son succès.

Quels sont mes sentiments ... C'est un mélange d'appréhension et d'enthousiasme. L'enthousiasme de pouvoir vous appartenir et d'avoir cette chance de vous satisfaire et de vous plaire. Appréhension d'échouer naturellement et de perdre votre intérêt. C'est le sentiment auquel ceux qui font ces expériences de soumission semblent ne pouvoir échapper, au point qu'il paraît inhérent à l'expérience. Tellement inhérent qu'on le guette, et on se réjouit de son apparition car il semble un signe que la soumission est effective.

J'aspire à un niveau élevé de dépendance.

Le plus spectaculaire est l'absence de liberté de mouvement. Caricia (Txiki) est venue une ou deux fois chaque jour pour me sortir de ma cage et éventuellement m'offrir une ballade. Elle effectuait cette tâche avec beaucoup de soin et d'attention pour les détails, préparant votre esclave et l'environnement de manière à ce que tout soit en ordre pour votre prochaine visite. Elle ne négligeait aucun détail, même la gentillesse et la chaleur humaine. Si elle m'autorisait à changer de vêtements, elle s'assurait avant de partir que j'étais habillée pour vous plaire ('vestite adecuamente cielo'). Une autre fois, elle est partie pour une heure, me laissant seule dans l'appartement. Je m'y suis promenée, incapable de me téléporter, et j'ai attendu son retour, ses bons soins et l'encagement. Je cherche dans mon vocabulaire espagnol limité les moyens de lui offrir une réponse à la hauteur de son dévouement.

Les IM sont un moyen de s'échapper. Peu importe d'être encagée si on peut bavarder avec n'importe qui. La limitation des IM renforce le sentiment de dépendance, la possibilité de communiquer par IM réduit considérablement l'impact du confinement.

Le choix de l'apparence est aussi un élément important. Avant de mettre votre collier, je ne portais jamais les mêmes vêtements deux jours de suite. Je changeais de style suivant mon humeur, des pieds à la tête, peau et cheveux y compris - mais jamais la stature. Mes goûts allaient généralement vers une apparence très soignée et très sobre. Au moment de vous rencontrer, je commençais à explorer des mélanges de cuirs ou de latex avec du tissu, et avec des éléments très colorés pour donner une touche non conformiste et provocante. Les accessoires également étaient choisis soigneusement. Le costume que vous me faites porter, avec son style frustre et sa texture primitive, est en opposition totale avec mon style habituel.

L'interaction avec vous est évidement le moment central de l'expérience. Votre absence et les conditions d'existence de votre esclave pendant votre absence ne servent qu'à préparer les moments où votre esclave vous sert. Tout cela ne sert qu'à ceci, c'est votre présence qui donne tout son sens à l'existence de votre esclave. C'est pendant ces instants qu'elle peut comprendre ce que vous désirez, qu'elle peut agir pour votre satisfaction et vous convaincre de lui garder votre intérêt. Vous êtes le centre de la vie de l'esclave et ce n'est qu'en face de vous qu'elle peut le prouver.

Ma difficulté est de montrer ma dévotion d'une manière qui vous est acceptable. Je ne vous connais pas, je suis obligée d'improviser. Comme vous ne m'autorisez pas à changer de position, je ne peux que guetter chaque moment où je peux utiliser le peu d'initiative qui m'est laissée pour essayer de vous plaire et de comprendre comment vous plaire. C'est une tension de chaque moment, ces moments sont rares, et j'essaie de les exploiter au maximum.

Hier soir, emmenée dans vos lieux favoris, j'étais la plus heureuse des esclaves, exhibée à la laisse comme un animal de compagnie et contribuant, je l'espère, à votre fierté et à votre plaisir.

Il me serait plus facile de vous servir et de vous monter ma dévotion si vous m'expliquiez comment le faire. De même, je serais enchantée de connaître vos sentiments de la même manière que je vous révèle les miens. J'ai aussi besoin d'être rassurée sur la manière dont je remplis mon rôle, mais comme je vous l'ai expliqué, je pense que c'est un sentiment commun à tous les soumis, à la limite de la manipulation ('topping from bottom'). Comme je me refuse à essayer de vous manipuler, je reste, Maîtresse, votre esclave dévouée et dans l'attente, avide de disparaître dans les manifestations de votre volonté.

Hedda.


Publiée avec Sa permission.

jeudi 3 janvier 2008

L'aventure continue ...

Je me suis donc trouvée quelques jours à l'étranger, à Paris pour tout vous dire, et j'ai fait provision de lecture pour m'éclaircir les idées. Me voilà en train d'explorer le sens et la valeur de l'image, principalement pour deux raisons. La première est liée à la photographie, un art que je pratique avec beaucoup de plaisir, et la seconde est liée à Second Life parce que je pense que l'avatar est une image, une représentation de notre réalité. Est-il possible que l'on puisse utiliser les méthodes d'analyse de l'image pour l'analyse des mondes virtuels et de leurs parties ? Vous le saurez peut-être en lisant la suite de mes aventures, ou qui sait? en y participant.


C'est une personne curieuse, italienne, Romaine. Je l'ai vue avoir une conversation en latin dans Second Life, une conversation qui semblait fonctionner aussi bien qu'une autre dans une langue vivante, mais les protagonistes n'en connaissaient pas une commune. Elle a une esclave espagnole. Que tal, Ciao, Gracias ou Grazie, la confusion est possible, autorisée, probablement entretenue.


Le programme client de Second Life peut être altéré de différentes manières et à différents niveaux. Nous connaissons tous les scripts, qui sont en aval du client. Le client tel que Linden l'a pensé est intact, vous pouvez modifier certains comportements d'objets car il vous en laisse la possibilité. Un autre modèle est First Look qui ajoute au client standard des possibilités graphiques exceptionnelles pour ceux d'entre nous dont les cartes graphiques sont capables de les reproduire. Et aussi le client Real Restraint qui permet au dominant d'enlever à son soumis la possibilité de communiquer par messages instantanés, ou de se télé porter, ou même de retirer des objets attachés à son avatar. La voilà, la cage sure et la prison hermétique. La solitude vraie et la dépendance totale.

Mes meilleurs voeux pour 2008.