Voilà, j’ai jeté mon collier de soumission aux orties … mais non, je l’ai rendu à sa propriétaire, que je n’ai pas réussi à intéresser à mon style. Fini, c’est fini, on ne m’y reprendra plus, et croyez-moi, c’est quelque chose qui durera plus longtemps que mes tentatives d’obéissance. Ou ne me croyez pas.
Naturellement, je dois m’organiser. J’avais tout abandonné, y compris mon temps, et j’ai retrouvé tout comme je l’avais laissé, un peu poussiéreux mais bon, un coup de plumeau et il n’y paraîtra plus. Hmm c’est un peu plus difficile que cela.
Donc, cette après-midi, j’essayais de réunir mes idées dans mon lieu préféré de rencontre, et j’écoutais le gazouillis d’une kajira goréenne qui appelait tout le monde Maître et Maîtresse. Je sentais mes terminaisons nerveuses me chatouiller, des vagues parcouraient ma peau. Ces filles doivent être insatisfaites pour imposer leur désir de soumission à tous ceux qui passent à proximité. Leur Maître et leur Maîtresse ne leur suffisent-elles pas ? Il leur faut encore se soumettre au reste du monde. Comme mon profil indique une personne amicale et tolérante, je me suis concentrée sur la mise en ordre de mon inventaire. Et j’ai nuancé ce texte erroné.
Et puis, les punitions. C’était le sujet suivant, je ne me souviens plus comment il est apparu. Vous savez ce que j’en pense. Nous sommes des adultes, les soumis ne désirent qu’une chose, la satisfaction de leur dominant, n’est ce pas ? Si ils désobéissent, c’est par ignorance ou par rébellion. En cas d’ignorance, on explique. En cas de rébellion, on arrête la relation puisqu’elle est vidée de son sens. Et si on veut exprimer des sentiments sadiques ou masochistes, il y a bien d’autres méthodes qu’une régression infantile. Car nous sommes des adultes, n’est ce pas ?
Ce discours a du jeter un froid, il y a eu un long silence, un très long silence, et je suis partie sur la pointe de mes pieds virtuels.