lundi 17 septembre 2007

Une vision méthodique et clinique.

J’étais avec Lauren au concert de Forsythe Whitfield (http://www.myspace.com/slbluesman) au Hummingbird Cafe, j’en frissonne encore. Non pas seulement à cause de la chaleur et du dynamisme de Lauren et du plaisir que j’éprouve à passer une soirée avec elle, mais aussi à cause du blues inspiré, de la guitare éloquente et de la voix envoutante du musicien, dans le cadre d’un des plus anciens endroits de concerts publics de Second Life.

Voila, j’ai commencé Life on The Screen, un bouquin de Sherry Turkle sur l’identité dans l’âge d’Internet (1995). Je viens de terminer The Second Self, où l’auteur montre que par sa versatilité et sa position aux frontières de l’inanimé, l’ordinateur nous invite à nous poser des questions sur nous-mêmes et notre place individuelle dans le réel, et que notre relation et notre usage de l’outil sont conditionnés par nos réponses à ces questions.

En parallèle, je vais relire Bartle, Players Who Suit MUD, un article célèbre où l’auteur crée une typologie des joueurs de MUD. Je me demande si cette typologie n’est pas transposable à Second Life. (oui oui, je sais, Second Life n’est PAS un jeu, je sais, on me l’a déjà dit, je ne l’oublie pas, je vous assure que cette distinction est claire dans mon esprit et je ne voudrais jamais me permettre d’imaginer autre chose … ) Je suis frappée par la similitude entre les ‘griefers’ sur Second Life et les ‘killers’ de Bartle, ce sont peut-être les mêmes personnes. De plus, je pense que ces ‘griefers’, ‘spammeurs’ et autres résidents dont l’action est ressentie de manière négative, sont une partie intégrante de ces communautés. Vouloir les en éradiquer – terme que j’ai rencontré dans un blog – serait équivalent à retirer un partie vitale de la communauté.

Un des aspects de ces résidents est le fait qu’ils profitent de tout ce qui est gratuit et n’investissent rien en retour. Les anglophones les appellent ‘Freeriders’ (ceux qui roulent gratuits) et ils font l’objet de nombreuses études. Voyez par exemple ce qu’on en dit à Stanford. (http://plato.stanford.edu/entries/free-rider/)

Le blues m’a toujours profondément touchée. Les images de concert de Janis Joplin sont parmi les plus impressionnantes que je connaisse. Les avatars de Seconde Life sont des robots limités qui ne peuvent pas manifester beaucoup d’émotion. C’est donc à leur animateur, de l’autre coté de l’écran, de transmettre par ses mots et ses attitudes, à travers leur apparence statique, toute la passion qui l’anime. C’est aussi à nous de déceler ces manifestations, de les écouter et de les encourager par nos réponses.

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