J’ai eu la sensation très désagréable d’être prisonnière alors que je pensais être libre. Assise sur un banc, au soleil virtuel d’un de mes endroits favoris, je me suis vue entourée de trois avatars à la recherche d’une dominante. Brusquement, je ne pouvais plus bouger, j’étais enfermée dans leur désir aussi étroitement que dans une gangue de glace. J’ai fait un effort réel pour me lever et me suis éloignée, peut-être en ai-je bousculé un dans mon mouvement, je n’aurais pas pu rester là une seconde de plus. C’est une image qui va rester dans mon imaginaire.
Le désir de l’autre nous enferme aussi efficacement qu’un carcan. L’effort à faire pour s’en libérer est considérable. De nombreux soumis ne cherchent en fait qu’à posséder la liberté de celui auquel ils prétendent se soumettre, et n’offrent que l’apparence de la soumission, le respect artificiel de protocoles vidés de leur signification par leur répétition automatisée. Rien à voir avec le don de soi, rien à voir avec une alchimie dans l’échange des désirs, mais bien une sangsue qui vous colle au cœur et se nourrit de votre passion.
Qui est dominant et qui est soumis ? Ils sont tous deux absents. Donc il faut les rappeler, les réintroduire dans la relation, prendre l’initiative.