mercredi 10 octobre 2007

Communiquer au dominant.

La difficulté principale dans un rapport de soumission est d’éviter de manipuler le dominant (ou pour le dominant, d’éviter d’être manipulé) tout en lui donnant suffisamment d’informations pour l’aider à vous comprendre et à trouver le chemin vers votre sensibilité.

Comment lui expliquer que vous adorez être exhibé en public à ses pieds sans que cela ne semble une requête pour être exhibé, je n’ai pas encore trouvé la solution. L’exercice est difficile. Il faut éviter de manipuler le dominant et néanmoins lui donner les informations qui lui permettront de nourrir le dynamisme de la relation et permettront au soumis de s’exprimer. Les principaux outils doivent être la patience et l’imagination, il faut pouvoir exprimer une palette la plus large possible, et guetter chaque moment pour en faire une occasion d’enrichir la relation.

Il existe des questionnaires BDSM. Ce sont des listes de fétichismes. A chaque fétichisme, vous donnez une marque, allant du refus total à l’enthousiasme, en passant par l’indifférence ou la nécessité. C’est pratique, mais cela me semble figé, et on peut craindre que le dominant fatigué ou indifférent ne les utilisent que comme des listes de boutons sur lesquels appuyer lorsqu’il veut susciter une réaction chez son soumis.

Du point de vue du dominant, je crois pour des raisons de dynamisme, d’immersion et de réalisme, que la lecture et le respect de règles écrites est une grave erreur, enfermant la relation dans des stéréotypes réducteurs. Se promener avec des cartes expliquant ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire va amener le soumis à se conformer à des attitudes qui ne sont pas les siennes et réduire considérablement ses moyens, qui ne sont déjà pas très importants. Ecartelé entre le désir de plaire et la nécessité d’obéir, le soumis choisira la nécessité d’obéir parce que c’est le moyen le plus direct et le plus efficace de plaire, et aussi parce que cette obéissance va le confirmer à ses propres yeux dans son statut de soumis. Le prix à payer sera l’intensité de la relation. Comment se développer dans une relation machinale et codifiée, comment y trouver du plaisir, moi je ne le peux pas.

1 commentaire:

Saka Infinity a dit…

En fait, cela ramène toujours à la question de savoir ce qu'est un bon dominant. Il doit avoir assez d'emphatie pour ressentir le besoin du sub. D'une certaine manière il doit se mettre à la place du sub. Un dominant serait-il un sub qui projette ses besoins sur les autres?
La réussite d'une relation Dom/sub est alors basée sur une étrange alchimie ou finalement les deux protagonistes partagent les mêmes phantasmes.