La présence d’une cage autour de moi n’aiguise pas ma perception de l’environnement de Second Life. Tout ce que je peux faire, c’est constater l’efficacité du confinement. Maîtresse m’a laissé deux possibilités de contacts en message instantané, outre elle-même et Txiki. L’une de ces deux amies refuse d’utiliser ce canal de communication car notre conversation peut être lue par d’autres personnes qu’elle et moi. Hier soir, j’ai été autorisée à quitter ma cage, à m’habiller et à me promener seule. J’ai retrouvé ma garde-robe avec beaucoup de plaisir, et après un peu de recherche et d’hésitations, j’ai opté pour un ensemble léger de chez Dutch Touch, avec des dingos de DrawMachine et mes lunettes Primoptic. J’ai un peu erré à la recherche de mes amis. Comme ma liste de contacts est vide, j’ai visité les lieux qu’ils fréquentent habituellement, sans beaucoup de succès. Finalement, j’ai retrouvé mon deuxième contact. Nous avons bavardé puis notre rencontre a été interrompue par ses activités. Ensuite, je suis allée jeter un coup d’œil sur le terrain que je loue, tout semblait en ordre, et je suis rentrée à l’appartement qui abrite ma cage. La prochaine fois, j’irai visiter les magasins, mais je n’y voyais aucun intérêt hier soir.
Me retrouver de nouveau dans mes vêtements de ville, ne portant plus comme signe de soumission qu’un léger collier qui pourrait très bien passer pour un bijou, m’a fait énormément plaisir. Je trouve qu’il n’y a rien de plus laid que ces lourdes étraves que les soumis et esclaves ou leur dominant trouvent nécessaires de porter 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Je pense que la présence d’une personne soignée et bien habillée doit être plus satisfaisante que la vision d’un corps dont chaque articulation est couverte de métal ou de cuir. On s’imagine les bruits durs et secs qui accompagnent les mouvements, le contact froid de ces objets quand on la touche. Rien de bien attirant. Difficile d’emmener une personne ainsi décorée dans un endroit neutre. Les soumis se trouvent donc confinés dans les cages ou les dongeons, et n’ont jamais le plaisir d’accompagner leurs amants au concert ou à la rencontre de gens qui pourraient être choqués par l’affichage d’outils de domination.
Je comprends que le soumis aussi bien que le dominant apprécient ces marques extérieures qui renforcent leur immersion dans leurs rôles respectifs. Mais d’autres moyens existent. Tout d’abord un choix d’attitudes. On privilégiera les poses d’attente ou d’écoute. Pas de bras croisés sur la poitrine, mais les mains jointes derrière le dos, par exemple. On peut ouvrir les portes et s’effacer, attendre que le Maître ou la Maîtresse s’asseye avant de s’asseoir soi-même, ou tout simplement rester debout derrière son siège. Rester en léger retrait, le suivre quand il se déplace. Ne pas parler en premier, mettre le Maître ou la Maîtresse en avant par une attitude délicate, réfléchie et sensible. Ne pas perdre une occasion de lui démontrer silencieusement son attachement et sa dévotion, à lui seul, à elle seule, qu’il ou elle soit la personne unique dans la foule.
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